Henri BOSCO (1888-1976)


LA VIE ET L'OEUVRE - par Claude Girault







I - ENFANCE ET JEUNESSE, LES ANNÉES DE FORMATION (1888-1911)


Henri Bosco petit garçon.

Henri Bosco est né à Avignon, au 3, rue de la Carréterie, près de l'église des Augustins, le 16 novembre 1888, sous le signe astral du Scorpion. (Ses prénoms, pour l'état -civil, sont Fernand Marius , et il reçut lors de son baptême ceux de Henri Joseph.)


Plaque commémorative Avignon.


1 - Origine de la famille Bosco

- Le Piémont. La lignée qui a donné Saint Jean Bosco (1815-1888), né aux Becchi, non loin de Turin ("les Balesta de la montagne").

- La Ligurie : Cipressa, au-dessus de San Remo ("Je suis un Balesta de la mer", H.B.). Un arrière-grand-père, paysan, petit propriétaire foncier, meurt au moment où s'effondre l'Empire napoléonien. Sa femme a dû errer de ferme en ferme, gardant des moutons, avec son fils Jacques (cf. Les Balesta). Elle passe vers 1815 la frontière française, le Var.

2 - La famille s'implante en France

- Jacques Bosco (1805-1879) s'installe à Marseille et travaille dans des fabriques de savon et de pâtes. Il parvient à une modeste aisance ("Il s'achète une maison à trois étages", H.B.).

- De ses nombreux enfants quatre survivent en 1888 : Thomas, forgeron, santonier, ébéniste, Baptistin, peintre en bâtiment et maître de canne (il avait dix-huit ans de plus que le père de Bosco et aurait élevé ce dernier), Philomène (d'où la prédilection du romancier pour ce prénom dans Les Balesta) et enfin Louis, le père de Henri Bosco.


Le père d'Henri Bosco, un ténor.

3 - Les parents

- Louis Bosco (1847-1927), mort à 80 ans à Lourmarin et inhumé à Marseille. C'était un artiste lyrique (ténor) de grand talent qui a travaillé au Conservatoire d'Avignon et chanté à Nîmes, Montpellier, Paris. Il a toutefois renoncé à la brillante carrière qui lui était promise.

- Louise Faléna (1859-1942), née à Nice et morte à Rabat où elle a été inhumée.

- De ce mariage sont issus trois enfants morts peu après leur naissance, une quatrième, Marguerite, enlevée à deux ans par le croup, et un cinquième, Henri Bosco, né un an après la disparition de sa sœur.

Henri Bosco à 10 mois.

Henri Bosco a trois ans lorsque ses parents quittent la ville pour s'installer à cinq kilomètres environ de là, dans une grande maison solitaire, tout au bout du quartier de Monclar, non loin de la Durance. Il y vivra jusqu'à dix-sept ans dans une solitude qu'il évoque souvent au hasard de ses souvenirs. Ses parents s'absentent en effet fréquemment à cause des engagements que son père a acceptés.


Villa Henri, cliché Donadille.

4 - Etudes primaires et secondaires

Après quelques jours dans une école maternelle tenue par des sœurs l'enfant, dont la santé délicate est pour sa mère une constante source d'inquiétude, recevra à la maison sa première éducation. C'est sa mère qui lui apprend à lire et à écrire.

Lors des absences de ses parents il est confié à sa nourrice, Julie Jouve, concierge au Conservatoire d'Avignon, originaire de Bédouin, au pied du Ventoux, et qui avait, rapporte Bosco, du sang gitan. Puis, plus âgé, à sa demande, il restait seul, dans le mas. La célèbre Tante Martine n'a existé que dans l'imagination du romancier.

Henri Bosco en communiant.

A dix ans, on le met à l'école des Ortolans, à Avignon, où l'un de ses maîtres est l'inoubliable Monsieur Tamisier qu'il évoque dans le Jardin des Trinitaires. Puis il fait de solides études classiques au lycée d'Avignon et excelle dans les disciplines littéraires. Il garde le souvenir d'un maître exceptionnel qui enseignait grec, latin et français et qu'il appelle dans ses récits Aristide de Cabridolles. Pensionnaire dans ce même lycée, il souffrait de la vie qu'on lui faisait mener et, un jour, il s'évada pour se réfugier chez sa nourrice Julie (cf. le récit de cette fugue bien réelle dans Pascalet, in Bargabot).

Henri Bosco poursuit également des études musicales (8 ans) au Conservatoire d'Avignon (harmonie et composition musicales) tout en prenant des leçons de violon auprès de l'organiste de Saint Agricol, Monsieur Maillet, dont il parle dans Antonin. Henri Bosco sera toute sa vie un amateur passionné de musique ; il composera la mélodie de ses Noëls de Lourmarin qu'il chantait volontiers.

Guitare faite par le père d'Henri Bosco.
"Henri Bosco et la musique (propos recueillis par Claude Cezan)".


Les "débuts littéraires". A sept ans, il rédige un petit récit d'aventures dont il se souviendra quand il écrira, beaucoup plus tard, L'enfant et la rivière (cf. Un oubli moins profond). A treize ans, il obtient un premier prix pour des vers - un poème : "Etoile de la mer" - envoyé à une revue suisse, La Renaissance. Il ne reçut d'ailleurs jamais la médaille d'or promise au lauréat.

5 - Etudes supérieures

Henri Bosco s'inscrit en 1907 à l'Université de Grenoble où il obtient sa licence ès-lettres et son Diplôme d'Etudes Supérieures avec un mémoire sur la papauté avignonnaise (1909). Il prépare l'agrégation d'italien à l'Institut Français de Florence où il passe au moins deux ans et il est reçu agrégé en 1912.


Henri Bosco et ses parents au château de Lourmarin.


II. LE PROFESSORAT ET LA GUERRE (1911 - 1919)


III. L'ITALIE (1920 - 1930)


IV. LE MAROC (1931 - 1955)


V. LE RETOUR AU PAYS (1955 - 1976)


VI. IN MEMORIAM