Quartier de Monclar, hors les murs, entre les remparts et la Durance.
"Plat pays, pays pour la pluie" écrira Henri Bosco. Paysage de terre et d'eau
mêlées, qu'il retrouvera en Camargue. Pour lors, son enfance est obsédée par l'eau. Celle de
la Durance capricieuse, prodigue en inondations ravageuses, comme celles de 1910.
Et celle de la pluie qui ne semble pas cesser de tomber durant toute sa jeunesse.
De ce monde aquatique, il remplira cent trente pages de son livre, le Chemin de Monclar.
Un des lieux-dits de ce quartier s'appelle traditionnellement Baigne-pieds.
Au bout du chemin, l'extrordinaire plan d'eau où se rencontrent la Durance et le Rhône,
un paysage sublime à la Chateaubriand.
On se croirait au bord du Mississippi. De ces lieux trop humides, Bosco, s'évade très tôt pour
des horizons plus secs et moins pollués (l'Italie, le Maroc). L'instinct, tout de même, le ramène
au pays natal et ces montagnes lointaines dont il a rêvé enfant.
"En 1931, vers le milieu de l'automne, ayant eu l'occasion de monter de la côte vers la haute Provence,
la curiosité me prit de voir de prés ce luberon qui recelait d'aussi farouches mystères."