Propos recueillis par Claude Cézan







Henri Bosco.

CC: Puis-je vous interroger sur la musique ?

HB: Et pourquoi pas ? Savez vous que, tout bien réfléchi, ce ne sont pas des romans, des récits, que j'aurais du écrire.

CC: Et quoi donc alors ?

HB: Des cantates ! Je vous surprends un peu, n'est-il pas vrai ? Mais tout s'explique : Mon père était fort ténor. On m'a élevé dans la musique. J'ai travaillé au conservatoire d'Avignon le violon et surtout la composition. J'ai donc fait dans ce domaine d'honnêtes études classiques. Il m'est arrivé d'écrire et de composer des Noëls, tout à fait dans la forme et le style de la tradition provençale.

CC: Qui ont été édités ? Je ne vous savais pas compositeur !

HB: C'est à dire que, pour tout ce qui est violon, paroles, et chant, j'improvise très facilement. C'est un don de famille, et l'instrument de la famille, comme chez Berlioz, c'est la guitare. J'en conserve une justement faite par mon père. Je crois que j'ai vécu dans les guitares ; toute mon enfance j'ai vu les bois tremper dans l'alcool pendant des mois ; j'ai regardé de près le travail de l'ébène... Savez vous qu'il faut deux ans pour faire une guitare ? vous voyez la musique a beaucoup compté pour moi ! Mon rêve aurait été de composer une messe. Mais techniquement, j'ai beaucoup oublié. Pour moi, Bach est le dieu des dieux, disons le père éternel. J'ai aussi une grande passion pour Couperin (ah ! Les ténèbres !) et, tenez, un autre père éternel dont je suis fou: Monteverdi. J'aime aussi Shumann, si douloureux ! Et Mozart, il y a des anges qui se promènent dans sa musique.