Profondeur de Bosco
Communication /
introduction au Colloque Henri Bosco et le romantisme nocturne, par
Claude Girault, Président de l’Amitié Henri Bosco
Jean Onimus1
Philippe Jaccottet2
La parole est à Henri Bosco
« […] Ce que je connais le mieux de l’Allemagne, c’est sa musique – et je l’aime passionnément. Pour la littérature, à part les classiques que j’ai hélas ! ânonnés au Lycée, mes connaissances sont de seconde main . C’est bien insuffisant. Mais le peu que j’ai pu apprendre m’a révélé que nos Romantiques ne sont pas intimement des romantiques, sauf un, Nerval […]. Les Hugo, Lamartine, Vigny, « ont » du romantisme, mais ce n’est pas l’essentiel. Ils n’en restent pas moins de grands poètes, mais « more gallico ». Quant à moi, - si j’ose me nommer après ces grands noms – je crois toucher au romantisme par bien des points, et je pense que pour accéder à certains contacts avec la réalité des choses – et des créatures – le réalisme éloquent propre aux Français est impuissant . Car nos meilleurs Romantiques, qu’ils le veuillent ou non, restent réalistes et plus éloquents que lyriques.
Certes j’ai, moi aussi, Méridional, une vue réaliste des choses, mais ce que j’en vois ne me satisfait jamais. Je l’indique, et je passe aussitôt au-delà de l’image concrète. Je cherche le point d’où rayonnent les ondes qui la créent… »3.
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Je voudrais dire dans cet avant-propos combien l’orientation retenue pour ce Colloque, Henri Bosco et le romantisme nocturne, me paraît d’une importance capitale si l’on veut parvenir à une compréhension en profondeur de son œuvre.
H. Bosco m’écrivait le 15 août 1967 : « Né sous une signe astral assez terrible grâce à la présence qu’il soit subir de planètes viriles, de magnétisme de vie solaire, je me débats entre les ténèbres qui tentent ma curiosité des profondeurs et un attrait vers la lumière qui me soulève à l’exploration de l’esprit » [je souligne] .
N’y a-t-il pas là de quoi surprendre les familiers le L’Âne Culotte ou du Mas Théotime ? Les « ténèbres » … Telle est en effet la perspective originale, justifiée par l’écrivain lui même, qu’ouvre notre recherche. Elle révélera toute sa pertinence si l’on examine à sa lumière le cheminement de l’œuvre. Il faut pour cela franchir un seuil et s’approcher du cœur de cet univers romanesque, de ce lieu que Henri Bosco désignait, dès 1922, comme « les eaux souterraines de l’âme / que nous n’apercevons jamais »4.
Avant de s’affirmer comme le grand romancier que nous admirons maintenant, Henri Bosco a senti s’éveiller en lui une vocation de poète lyrique. Devenir le Dante français, tel était son idéal. On pouvait facilement prévoir l’échec d’une pareille ambition, mais l’entreprise ne fut pas inutile et il sut en tirer la leçon au cours de son séjour à Naples, de 1920 à 1930, lorsqu’il fit l’apprentissage d’une technique originale qui transposait dans l’écriture du récit la musique et le mystère de l’inspiration poétique.
Les années 1930 voient alors l’apparition d’une « nouvelle manière », une « forme sans éclat où tout se passe en dedans », écrivait-il à Gabriel Audision le 30 janvier 1933 à propos du Sanglier 5. On ne soulignera jamais assez le caractère matriciel de son « premier roman onirique ». Tous ses thèmes majeurs s’y trouvent réunis : la terre, le rêve et la nuit, la passion et l’explosion du sauvage, la hantise du délire et de la mort, le pouvoir rédempteur d’un cœur innocent.
Avec la découverte du Lubéron (et en même temps loin de lui, Bosco s’étant établi au Maroc : « il y a aussi quelquefois des nostalgies qui nous font inventer des songes ») 6 va naître la grande prose de Bosco. La belle confidence de Philippe Jaccottet, « cette montagne a son double dans mon cœur »7, si nous l’appliquons au Lubéron, nous livre le secret d’une subtile transmutation entre le visible et l’invisible, l’arcane majeur de l’imaginaire bosquien. Le mystère de la terre de Provence dans ses récits, c’est la révélation d’une âme qui, par une essentielle consonance, fait sortir de la nôtre la figure inconnue du destin : « Et moi qui suis-je, qui ne connais pas ce qui va surgir de ma nuit ? » 8 . L’Âne Culotte que Gide tenait pour un autre Grand Meaulnes, Hyacinthe aussi où Bosco voyait « le nœud de [son] œuvre, un livre plein de mystères, avec – en son centre – une âme » 9 laissent dans notre littérature l’empreinte d’une écriture parfaitement originale.
Les années de la seconde guerre mondiale et de l’immédiat après-guerre, toujours vécues au Maroc, représentent le temps de l’approfondissement et de la maturation. Elles annoncent un tournant décisif, jalonné par des romans qui assureront sa notoriété : « Le Mas Théotime » et « Malicroix » . H. Bosco s’y engage sur le « chemin qui mène vers l’intérieur », celui d’un symbolisme ésotérique très personnel dont les signes et les figures accompagnent l’exploration du plus secret de l’âme.
Soudain, un peu avant 1950, l’œuvre vire au noir. L’auteur lui-même en avait parfaitement conscience : « j’ai voulu », écrit-il à G. Germain le 31 mars 1956, « avec Les Balesta alléger mes inventions qui, avec l’Antiquaire, tournaient au noir » 10 . Les ténèbres envahissent un monde jusqu’ici lumineux et –peut être en apparence – miraculeusement protégé. Ses héros sont entraînés dans des péripéties dramatiques débouchant sur l’échec et le désespoir. Un rameau de la nuit, « drame noir » selon l’auteur lui-même 11, illustre cette descente aux enfers qu’accomplit le songe hanté du poète visionnaire. L’âme humaine, incertaine, fragile et souvent complice, ne résiste pas à la puissance de la Terre. L’Antiquaire mène presque à leurs termes ces approches dramatiques de la nuit des Origines. Bosco frémit devant « ces maléfiques pages, […] ces étranges confidences, où quelquefois il m’a semblé que le confident se damnait lui-même » 12. Le cauchemar s’achève dans la folie et la mort, à peine éclairées par le recours à la miséricorde de Dieu. Une aussi lancinante obsession des ténèbres n’échappe pas à son regard lucide. Il y pressent même l’ombre d’une Puissance redoutable : « Dans mon œuvre, plus d’un flaire des odeurs de soufre. Ainsi dans le Rameau, dans l’Antiquaire. Or, cette odeur y est. Je le sais bien, mais n’est-ce pas une fatalité qu’elle rôde autour des plus modestes sanctuaires ? N’est-ce pas à ce signe que l’on connaît en eux la présence –fut-elle faible – du sacré ? Tous mes récits (et le dernier très fortement) sont des rencontres avec l’Ennemi, quel que soit le nom qu’il prenne. […] »13.
Henri Bosco s’est toutefois délivré de ces hallucinations grâce à une sorte de « catharsis », la purification qu’apporte l’œuvre d’art du fait même de sa création, de l’effet qu’elle produit et de sa grandeur. Donner une forme achevée et belle à des fantasmes démoniaques peut ici permettre, sinon aux personnages, du moins à l’écrivain d’échapper aux sortilèges et de conjurer la puissance des ténèbres. H. Bosco appelle cette vertu salvatrice « l’exorcisme du verbe », une magie blanche dont l’efficacité n’est cependant pas absolue 14. Il connaît alors une période d’apaisement, de 1953 à 1969, qui revêt l’aspect d’un vivifiant retour aux sources, celles de l’enfance, de la famille et du passé.
Mon Compagnon de songes toutefois, en 1967, annonce à nouveau l’inquiétante proximités des Ombres. Henri Bosco écrit alors dans son Diaire, le 27 mars 1967, à propos de ce livre qu’il a achevé l6 février de la même année en lui donnant un titre provisoire, La Clef des songes : « Ce récit est moins un roman qu’un « nocturne ». Nox atra incubat 15 . Mais beaucoup de mes romans sont des « Nocturnes » même quand ils offrent des parties claires. Mon signe le veut ». La dernière étape de son itinéraire spirituel est illuminée par la grandiose flambée de son génie visionnaire. Dans Le Récif et plus encore dans Une ombre, ouvrage posthume, reparaît et s’affirme le Bosco au rameau d’or qui, parmi les vapeurs enivrantes du rêve, nous fait passer de l’autre côté du monde et nous mène aux confins ténébreux de la conscience. Le poète reste plus que jamais fidèle à sa quête périlleuse : « notre vocation n’est-elle pas de franchir la nuit ? » 16.
L’être en nous à
la source-même
prend une leçon d’existence.
Paul Claudel 17
Henri Bosco, c’est une certaine façon de saisir l’univers visible avec la précision du naturaliste, l’avidité du sensuel, les illuminations de l’inspiré : « Vivre ce n’est pas se voir, c’est adhérer au monde, faire bloc avec soi », écrivait-il en 195718. Au départ, il y a ce qu’il appelle sa « vue réaliste des choses », proclamant sans ambages par la voix du narrateur du Rameau : « Car moi, c’est ce monde que j’aime : ce monde plein, indubitable, sans confusion » 19. Ses livres pèsent leur poids de couleur et de formes, d’odeurs et de saveurs. Ils sont brûlants de soleil, ils ont la fraîcheur de l’aube. Sans la moindre concession au pittoresque, ils nous font mystérieusement participer à la vie universelle qui palpite autour de nous. L’écho de ses maîtres-mots résonne dans ce qu’Albert Béguin désignait avec bonheur comme « le silence des âmes » 20. Chacune de ses œuvres commence à la manière d’un conte et nous engage dans l’étrange aventure de la « quête des secrets » à travers des personnages de sans et de songe auxquels il donne vie. Nous entrons avec lui dans cet espace magique dont Novalis disait : « En nous, ou nulle part, est l’éternité avec tous ses mondes, le passé et l’avenir » 21.
Il ne faut pas en effet se méprendre sur la visée qu’introduit l’affirmation du romancier : « Vivre [ …] c’est adhérer au monde ». Nous sommes aux antipodes de tout animisme. H. Bosco écrivait à J. Onimus : « ma nature me porte à chercher le contact, la pénétration, la fusion, en présence des choses. J’appelle cela la recherche de l’âme – de l’âme que je suppose exister dans les choses, mais si loin et dans un tel état de confusion et de sommeil […]22 ». Les degrés d’une telle expérience spirituelle sont extrêmement révélateurs : le contact, la pénétration, la fusion. C’est le plus obscur de l’âme humaine, le fond le plus intime et le plus inconnu de nous-mêmes, qui épouse « l’âme » des choses, noces mystiques – René Char parle d’un « au-delà nuptial » dans La Parole en archipel – qui s’accomplissent dans le secret d’une vie que Bosco nomme « mentale ». On peut en pressentir le mystère dans un passage hallucinant d’Hyacinthe où le narrateur, perdu au bord des étangs, a le sentiment de se trouver « non plus dans un monde réel […], mais au milieu même d’une âme qui se confond à la sienne. Ineffable conjonction de deux nuits, celle de la matière et celle de l’Esprit dans l’unité de l’Être : « ce n’était pas une évasion […], mais une fusion intérieure. […] en profondeur »23. N’oublions pas toutefois qu’il s’agit dans ce récit d’une redoutable tentation, celle de la Terre, et donc d’une Puissance dont l’emprise sur la créature peut aboutir à l’aliénation, voire à l’abolition du Moi.
Cette écriture n’est pas la laborieuse transposition d’une quelconque spéculation philosophie. Elle s’impose par une langue authentiquement poétique qui unit la puissance évocatrice des images à la mélodie envoûtante de la phrase. Elle s’exprime par une musique aux cadences subtilement choisies et aux résonances infinies. Henri Bosco m’écrivait : « La parole explique, la musique suggère. Il faut que la parole soit pénétrée de musique pour que ce qu’elle expose prenne son véritable sens – l’ineffable » 24. Chant profond, chant mystique, car seule l’incantation poétique parvient à unir les extrêmes et concilier les contraires, la passion et la paix du cœur, la vie et la mort, le Soleil et la Nuit.
N’est-ce pas très exactement la seule et grande voie qu’un autre Romantique allemand, Friedrich Schlegel, ouvrait à l’artiste, au penseur habité par la « passion de l’absolu » : « se contredire sans cesse et concilier les extrêmes opposés » ? 25.
Au plus haut degré de ces contradictions il y a, pour le poète comme pour le mystique, une opposition radicale entre l’essence ineffable de l’expérience spirituelle et la nécessité de la rendre accessible à travers le langage. Est-il possible de satisfaire à l’exigence formulée par André Du Bouchet, « Il faut un silence dans la parole » ?
Henri Bosco rencontre à chaque étape de sa quête le mystérieux « silence des âmes » qui mérite d’être ici éclairé. Dans Un rameau de la nuit (de 1950, mais le passage que je vais citer, au chap.2, date de 1947 selon le manuscrit), le narrateur se fait visionnaire : « ici, au-dessous de ces mots que je prononce et dont les sons, lorsque j’écris, parlent à mon oreille, un silence étrange subsiste. Je le perçois. Il ne révèle pas le vide, mais une présence voilée : celles des âmes qui se taisent. Leur nuit est pleine, et il y veille une ardente pensée […]. La parole n’y suffit plus. Cette pensée relève du silence. »26 [je souligne].
L’œuvre d’art, pour prendre corps, doit concilier ces exigences antinomiques, et cela ne peut se produire que dans les profondeurs obscures de l’âme où la matière des sensations s’intériorise sous la poussée de l’émotion violente. On atteint alors un au-delà du langage, « interior intimo meo »27, plus intérieur à moi-même que mon fond le plus intime, où se révèle un pouvoir, mieux : un don, surnaturellement accordé au poète selon l’intensité de son expérience existentielle : « le chant est existence », « Gesang ist Dasein », disait Rilke dans Les Sonnets à Orphée28.
Or, cette alchimie essentielle autant qu’insaisissable rationnellement, nous la trouvons déjà, tout à fait identique, dans les admirables épigrammes du mystique silésien, Angelus Silesius, Johannnes Scheffler, le Pélerin chérubinique, qui date de 1657 : « celui qui a tourné ses sens vers l’intérieur entend ce qu’on ne dit pas, et voit dans la nuit »29. Le poète comme le mystique entendent le silence et voient l’invisible au plus noir des ténèbres : leur vocation est de nous les faire percevoir et contempler. La poésie jaillit de l’intime union des contraires au cœur de l’Etre qui donne au verbe son contenu d’éternité par la grâce d’une épiphanie – au sens premier du mot : apparition, manifestation - , « non pas une simple image », nous dit Claude Vigée, « mais substance d’âme devenue visible dans l’ouïe, le tout consonant gravement […] »30.
Voilà bien la vraie place de Bosco, entre Hölderlin et Novalis, si proches des mystiques allemands du XIVe et du XVIIe siècles, sans doute aussi du côté de Nerval et de Rainer Maria Rilke, avec, chez ce dernier, « l’espace intérieur du monde », l’indicible fusion du visible et de l’invisible, de la parole et du silence, du dehors et du dedans31 . « L’espace intérieur du monde » … par-delà les langues, les temps et les poètes, c’est la même expérience spirituelle qui se prolonge dans un unique et immatériel accord. J’en donnerai un dernier exemple.
Ecoutez d’abord Rilke évoquer l’instant de grâce qu’il lui fut donné de vivre dans un jardin de Capri, en 1907. Il en témoigne un peu plus tard, dans un carnet en 1913 : « Un cri d’oiseau était là soudain, vibrant à l’unisson au-dehors et en lui-même, c’est-à-dire qu’il ne se réfracta pas aux limites du corps, qu’il concilia les deux directions en un espace ininterrompu où, mystérieusement protégée, ne persista qu’une tache de la plus pure, de la plus profonde conscience. Il avait alors fermé les yeux […], et l’infini le submergea de toute part avec une telle intimité qu’il put croire sentir dans sa poitrine le poids léger des étoiles qui venaient de se lever… »32.
Et ouvrez-vous maintenant, dans le même état de grâce, à la révélation de l’autre face du monde, vécue par le héros de Malicroix – nous voici en 1947 – dans son île, face à l’irrésistible ruée des eaux du Rhône dont la puissance démesurée « s’enfonça dans mon âme, […] et […] créa soudain, pour vivre en moi, des espaces immenses. Sur ces étendues infinies, des hauteurs s’élevaient, immatérielles, et, par dessous, des profondeurs inventaient un nouvel espace et s’y abîmaient irréellement. […] j’étais soudain devenu plus sensible à ce sentiment de l’amplitude inspiré du dehors par la nature et qui m’arrivait du dedans avec toutes les voix de la solitude nouvelle. Cette rencontre du spectacle naturel et des voix intérieures créait, dans un lieu indéfinissable, qui n’était ni en moi, ni hors de moi, cet état d’âme étrange où l’eau, le ciel, les bois, exaltés jusqu’à l’émotion, s’abolissaient en elle […]. Ma pensée n’était plus qu’un grand corps sonore à la mesure des hauteurs et des profondeurs de ce monde »33 …
NOTES ET REFERENCES
Nos sigles renvoient à : CHB : Cahiers Henri Bosco, suivis du numéro et de l’année ; RMN : Un rameau de la nuit, Gallimard, 1970 ; ATQ : L’Antiquaire, Gall., 1954 ; OMB : Une ombre, Gall., 1978 ; HYC : Hyacinthe, Gall., 1940 ; MLC : Malicroix, Gall., 1948.
1 Lettre à Claude Girault, 28 juillet
2002.
2 Ph. Jaccottet, L’Ignorant, Gallimard, 1957, p. 62.
3 Lettre à Cl. Girault, 4 avril 1964.
4 H. Bosco, Le Hautbois de campagne. L’Odelette du même rêve, CHB 30/31, 1990/91, p. 26.
5 Lettre à Gabriel Audisio, 30 janvier [1933], CHB, 19/20, 1980, p.30.
6 « Provence », CHB 27, 1987, p.52.
7 Ph . Jaccottet, Pensées sous les nuages, Gallimard, 1983, p.45.
8 RMN, p.237.
9 Entretien avec Cl. Girault, 5 octobre 1961.
10 Inédit/
11 Lettre à Jean Onimus, Cahiers du Sud, 1959, p.101.
12 ATQ, p.131.
13 Lettre à Cl. Girault, 15 août 1967.
14 H. Bosco, « Liminaire pour Quatorze Visions » de Liliane Marco inspirées par Le Récif d’Henri Bosco, CHB 27, 1987, p.37.
Le narrateur du Rameau reconnaît que, par l’écriture, il tente de « conjurer l’éventuelle apparition, l’intrusion redoutée de visages secrets […] » [je souligne], RMN, p.34.
15 Citation abrégée de Virgile, Enéide, I, 89 : « ponto nox incubat atra », sur la mer s’étend une noire nuit.
16 OMB, p.34.
17 Paul Claudel, Présence et Prophétie, Librairie de l’Université, Fribourg et Paris, 1942, p.54.
18 Cahiers du Sud, n°343, 1957, p.443.
19 RMN, p.34.
20 Albert Béguin, Terre des hommes, 29 décembre 1945
21 Novalis, Blütenstaub dans Petits Ecrits, Aubier, p.36., trad. G. Bianquis.
22 Lettre à Jean Onimus, Cahiers du Sud, 1959, N°333, p.101.
23 HYC, pp.28-29.
24 Lettre à Cl. Girault, 15 août 1967.
25 F. Schlegel : « sich selbst immer zu widersprechen und entgegengesesetzte Extreme zu verbinden », dans Novalis, Petits Ecrits, Aubier, p.41., trad. G. Bianquis.
26 RMN, p.34-35.
27 Saint Augustin, Confessions, Livre III, VI, 11.
28 R.M. Rilke, Les Sonnets à Orphée, I, 3, Aubier, p.146, trad. J.-F. Angelloz.
29 Angelus Silesius, Pélerin chérubinique, V, 124 : « wer seine Sinnen
hat ins innere gebracht,/der hört was man nicht redt, und sieht in der Nacht»,
Aubier, p.260, Trad. H. Plard
30 Claude Vigée, La Lucarne aux étoiles, Paris, Cerf, 1998, p.55.
31 Le terme «
Weltinnenraum » (espace intérieur du monde) apparaît dans un poème
d’août/septembre 1914 : « A travers tous les êtres s’étend cet unique
espace : / L’espace intérieur du monde. Les oiseaux nous traversent/ d’un
vol silencieux. Ô moi qui veux grandir, / je regarde au dehors et c’est en
moi que croît l’arbre ». – « Durch alle Wesen reicht der eine
Raum:/ Weltinnenraum. Die Vögel
fliegen still/ durch uns indurch. O, der ich wachen will, /ich seh hinaus, und in
mir wächste der Baum», Sämtliche Werke II, Insel-Verlag, 1956, p.93.
32 R.M. Rilke, Erlebnis II, Sämtliche Werke VI, Insel-Verlag, 1966, p.
1040 (publié dans le Insel-Almanach 1919), Trad. J. Legrand, dans Rilke,
Prose, Paris, Seuil, 1966, p.283.
33 MLC, pp. 107-108.
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